Bonsoir,
J'ai essayé de retrouver à quel évènement se rattachait cette référence à Mlle LAFON DE CANDAS, que j'estime être Sophie MONTALEMBERT :
caplot skrev: ↑29 januari 2021, 21:27
Qui est cette demoiselle LAFON DE CANDAS, en 1844 ?
Ghyslaine Caplot
Pour rappel, les raisons qui me poussent à croire qu'il s'agit de Sophie :
westeuropeen skrev: ↑29 januari 2021, 22:05
(...) je pense qu'il s'agit de Sophie MONTALEMBERT très précisément ! En effet, en consultant les trois recensements de la population de 1841, 1846 et 1851, à Issoire, voici ce que l'on obtient :
- 1841 : Sophie est présente dans le foyer de Félix LAFON et est déclarée avec le nom de LAFON ;
1846 : Sophie est absente du foyer ;
1851 : Sophie est de nouveau présente dans le foyer, déclarée avec le nom de LAFON.
Voici donc trois arguments qui tendent à montrer que Melle LAFON est Sophie MONTALEMBERT :
- – Dans les recensements Sophie porte le nom de son tuteur LAFON ;
– Un séjour parisien de quelques années autours de 1844 expliquerait son absence à Issoire en 1846 ;
– Le titre de Melle serait justifié puisque Sophie se mariera plus tard, en 1852.
Quelle est donc cette somme de 5,50 Fr associée à Mlle LAFON ?
CONTEXTE HISTORIQUE :
En 1830 a lieu la Révolution de Juillet, dite
Trois Glorieuses. La maison d'Orléans vient de succéder à la traditionnelle et longue dynastie des Bourbons pour un régime plus libéral. Certains royalistes loyaux à l'ancien régime perdent alors leurs pensions et se retrouvent dans la misère.
Durant la Révolution, le père de Hilarion LAFON décède en prison (source :
Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, 1833, p. 269).
En 1844 a lieu un procès, celui du prince de Montmorency-Robecq : il est accusé de sédition en fabriquant et revendant des bustes du Duc de Bordeaux (Henry V, prétendant au trône) pour financer une conspiration, afin de renverser le régime issu de la dernière Révolution. Quant à lui, le prince se défend en affirmant que les recettes générées par la vente des bustes ne servent qu'à la charité, une bonne œuvre envers les loyalistes de l'ancien régime tombés dans la misère. Lors de son procès, il s'élancera dans un vibrant appel :
"
Comme je crois qu'il n'est au pouvoir de personnes de tuer la charité, je profite de cette circonstance pour faire d'ici un appel à la générosité de ceux qui ont bien voulu associer leurs efforts aux nôtres, et je ne doute pas que cet appel ne soit entendu"
— Source :
Appel à la bienfaisance, ou Compte rendu du procès de M. le prince de Montmorency-Robecq devant la cour d'assises de Paris, par M. Aug. Johanet, 1844, p. 15 et 16
L'appel à la charité ne tombe pas dans l'oreille de sourds. Ainsi lit-on dans le journal La Mode,
dans sa parution du 3 octobre 1844, p. 224 et 225 :
"
Appel à la bienfaisance
Les nobles paroles prononcées en cour d'assises par notre courageux ami le prince de Robecq ont été entendues, et nos amis se sont empressés de répondre à l'appel qui leur était fait au nom de la charité royaliste et chrétienne. Voici la liste des souscriptions reçues jusqu'à ce jour, nous continuerons à les publier :
(...)
Lafon de Candas, avocat à la cour royale, 10 fr. ; mademoiselle Lafon de Candas, 5 fr. 50 c. ; (...)"
Nous avons donc ici le contexte mais aussi l'opinion politique qui animait Hilarion LAFON, et, s'il s'agit bien d'elle, de Sophie MONTALEMBERT... Cette dernière étant peut-être, dans cet hypothèse, influencée par maître LAFON...